Protégez vos oreilles : Comment préserver votre santé auditive lors des concerts et festivals

L’été est souvent synonyme de festivals et de concerts. Cependant, une exposition prolongée à de forts niveaux sonores peut provoquer des troubles auditifs, voire des lésions sévères de l’oreille interne. Il est donc crucial de comprendre les risques associés à un environnement bruyant et d’adopter les bons gestes pour se protéger.

L’intensité sonore est mesurée en décibels (dB). Pour mettre cela en perspective, une conversation normale se situe autour de 50 dB, une tondeuse à gazon en marche atteint 90 dB, et la musique lors d’un concert ou en discothèque peut monter jusqu’à 102 dB. Il est important de noter que le « dosage », c’est-à-dire l’association entre le niveau sonore et la durée de l’exposition, est crucial. Par exemple, écouter de la musique à 80 dB pendant 24 heures est plus nocif que d’assister à un concert à 100 dB pendant une heure.

Les risques pour l’audition augmentent avec l’intensité et la durée de l’exposition au bruit. À partir de 80 dB, une exposition longue (supérieure ou égale à 8 heures par jour) peut mettre en danger les capacités auditives. À partir de 100 dB, une exposition de seulement 15 minutes peut entraîner des lésions sévères de l’oreille interne. Un bruit qui atteint ou dépasse 120 dB est nocif, même en cas d’exposition de courte durée, et peut provoquer des troubles auditifs importants, voire une surdité irréversible. Un bruit d’une intensité extrêmement élevée, supérieure à 135 dB, est dangereux même lors d’une exposition très brève, et peut causer un traumatisme sonore aigu avec des lésions immédiates et définitives de l’oreille interne.

Il est donc essentiel d’adopter des gestes de prévention pour limiter les risques liés à une exposition au bruit trop longue ou trop intense. Lors d’un concert, par exemple, il est recommandé de faire des pauses régulières en s’éloignant des sources sonores, de porter des protections auditives adaptées pendant toute la durée de l’exposition, d’être à l’écoute des symptômes de fatigue auditive, et de consulter un ORL pour effectuer un bilan auditif. Pour l’écoute de musique directement dans les oreilles, il est important de limiter le volume à la moitié du maximum de l’appareil, de limiter la durée d’écoute sans interruption, de privilégier le casque aux écouteurs, et de ne pas s’endormir avec un casque ou des écouteurs en fonctionnement.

En cas de symptômes, il est nécessaire de faire une véritable « pause auditive ». Si les oreilles sont mises au repos et ne sont pas sollicitées à nouveau, les symptômes de fatigue auditive disparaissent généralement en quelques minutes ou quelques heures. Cependant, si des acouphènes persistent au-delà de 24 heures, il faut consulter rapidement pour éviter le risque de lésions définitives. En cas de traumatisme sonore aigu, provoqué par une exposition à un son bref très puissant, il s’agit d’une urgence médicale qui nécessite un traitement immédiat pour augmenter les chances de récupération.

L’impact mondial de la déficience auditive : une question de santé publique

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 1,5 milliard de personnes dans le monde souffrent d’une déficience auditive à divers degrés, dont 430 millions nécessitent des services de réadaptation. D’ici 2050, ces chiffres devraient augmenter pour atteindre près de 2,5 milliards de personnes atteintes de déficience auditive, dont au moins 700 millions nécessitant des services de réadaptation.

La déficience auditive peut être due à diverses causes, dont des facteurs génétiques, des complications à la naissance, certaines maladies infectieuses, des infections chroniques de l’oreille, l’exposition à des sons forts, l’utilisation de médicaments ototoxiques, ou le vieillissement. Chez les enfants, près de 60% des cas de déficience auditive sont dus à des causes qui pourraient être évitées par des mesures de santé publique.

Plus d’un milliard de jeunes adultes sont à risque de déficience auditive permanente évitable en raison de pratiques d’écoute non sûres. Les déficiences auditives non traitées coûtent aux gouvernements 980 milliards USD chaque année. Cependant, seulement 17% des personnes qui bénéficieraient d’une aide auditive en utilisent effectivement une.

La prévention de la déficience auditive est essentielle tout au long de la vie. Des stratégies efficaces existent pour réduire la déficience auditive à différents stades de la vie, notamment la vaccination, les bonnes pratiques de soins de la mère et de l’enfant, le conseil génétique, l’identification et la prise en charge des maladies de l’oreille courantes, les programmes de protection de l’audition en milieu professionnel, les stratégies d’écoute sans risque pour réduire l’exposition aux sons forts dans le cadre des loisirs, et l’usage rationnel des médicaments pour éviter la déficience auditive due à l’ototoxicité.

L’identification rapide de la déficience auditive et des maladies de l’oreille est essentielle pour une prise en charge efficace. Elle nécessite un dépistage systématique afin de détecter la déficience auditive et les maladies de l’oreille chez ceux qui sont le plus à risque. Lorsqu’une déficience auditive est identifiée, il est essentiel de la prendre en charge au plus tôt et de façon appropriée afin d’atténuer toute conséquence défavorable.

L’OMS s’attache à promouvoir des soins de l’oreille et de l’audition qui soient intégrés et centrés sur la personne. Elle guide, aide et soutient les États Membres pour sensibiliser aux enjeux des soins de l’oreille et de l’audition, facilite la production et la diffusion de données et d’informations relatives aux soins de l’oreille et de l’audition, fournit des ressources et des orientations techniques pour faciliter la planification et le renforcement des systèmes de santé pour les soins de l’oreille et de l’audition, soutient la formation du personnel de santé dans ce domaine, et promeut une écoute sans risque afin de réduire le risque de déficience auditive liée aux loisirs.

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